À l'approche de l'élection de novembre, Lara Trump, la belle-fille du chef d'État américain, se montre plus investie que jamais dans la campagne présidentielle. Portrait d'une conseillère déterminée.
«Donald Trump a dominé le débat présidentiel. Il a dû se battre, car Joe Biden racontait clairement des mensonges à son sujet.» Tels sont les propos formulés par Lara Trump, la bru du président, à l'antenne de Fox News, le mercredi 30 septembre. La trentenaire au brushing impeccable s'est déclarée, par écrans interposés, «très fière» de la performance de son beau-père.
Elle a partagé avec son million d'abonnés Instagram un cliché de la soirée, sur lequel elle pose en compagnie d'Ivanka, Melania et Tiffany Trump, ainsi que de sa belle-sœur Kimberly Guilfoyle. Lara Trump l'a bien compris : chez les Trump, la politique est une affaire de famille. L'épouse d'Eric Trump a donc quitté son poste de productrice du magazine d'information «Inside Edition», occupé de 2012 à 2016, pour œuvrer d'arrache-pied à l'élection de son beau-père et désormais, à sa réélection.
En vidéo, Melania Trump et Jill Biden au premier débat télévisé de la présidentielle 2020
L'alliée de Donald Trump
Souvent aperçue aux côtés du président américain durant ses meetings de campagne, elle est aussi devenue l'un de ses jokers, notamment pour certains événements organisés en Caroline du Nord. Lara Trump ne s'en cache pas, elle croit dur comme fer à l'impact positif de la présidence Trump. «Je pense qu'au final, mon beau-père va changer les États-Unis pour le meilleur, rendre sa fierté à notre pays et devenir l'un des plus grands présidents de l'histoire», confiait-elle au magazine Hello ! dès mars 2017.
Son beau-père est alors à peine installé à la Maison-Blanche. Mais déjà l'épouse d'Eric Trump se voit désignée conseillère principale du comité de réélection du président américain. Elle y officie comme consultante pour les questions «digitales», les «collectes de fonds» et la partie «commercialisation» de la campagne. Elle assure également la liaison entre le clan Trump et l'agence Giles-Parscale, spécialisée en marketing digital, selon le Raleigh News & Observer. Et supervise une tournée au nom de Donald Trump et Mike Pence, centrée sur l'empowerment des femmes, n'hésitant pas à évoquer un second mandat comme acquis. «Durant les sept prochaines années, nous aurons beaucoup de travail, mais je suis vraiment optimiste (...) parce que nous avons un véritable leader», explique-t-elle dans un discours adressé au comité Républicain de New York, en juin 2017.
180.000 dollars l'année
L'engagement de Lara Trump s'étend jusque sur les réseaux sociaux. En 2020, dans la dernière ligne droite avec la présidentielle américaine, elle y retweete les posts de son époux sur la sénilité présumée de Joe Biden, encourage ses concitoyens à voter et défend le travail de Jared Kushner - l'époux d'Ivanka Trump - en faveur de la paix au Moyen-Orient. Elle officie également dans des vidéos Facebook, où elle vante en personne les mérites du président. «Je parie que vous n'avez pas entendu parler de tout ce qu'il a accompli cette semaine, à cause de toutes ces fake news», y déclare-t-elle sur un ton faussement enjoué. Atout non-négligeable du président, Lara Trump empocherait chaque année 180.000 dollars (153.600 euros).
De multiples polémiques
Si elle entend s'imposer comme une bru exemplaire, elle ne peut échapper, à l'instar d'autres membres de son clan, à de multiples polémiques. La dernière en date ? Le 1er septembre, la conseillère fait campagne à Boca Raton, en Floride, aux côtés de Laura Loomer, une activiste d'extrême-droite qui se décrit comme «islamophobe et fière de l'être». Une polémique de plus, au bas d'une liste qui commence en février 2017 : Lara Trump avait alors suscité l'indignation pour avoir propulsé son frère Kyle Yunaska - élu «célibataire le plus désirable de Washington» - au ministère de l'Énergie, alors même que ce dernier ne possède aucune compétence en la matière.
Neuf mois plus tard, elle était de nouveau critiquée, cette fois pour avoir organisé une série de réunions controversées à la Maison-Blanche. Elle y avait convié le ministre de l'intérieur Ryan Zinke, le président du comité des anciens combattants Phil Roe, et le représentant des États-Unis Ron DeSantis, dans l'espoir qu'ils soutiennent une initiative gouvernementale en faveur des anciens combattants. Un programme dont le coût s'élèverait à 10 millions de dollars (8,5 millions d'euros). Or, certains observateurs affirment dans les colonnes de Newsweek qu'elle a franchi la limite entre ce qui relève d'une campagne présidentielle et ce qui tient de la politique intérieure.
Fervente défenseuse de la cause animale - elle possède deux chiens et soutient des refuges pour animaux -, Lara Trump est par ailleurs accusée de garder le silence sur la passion de son époux pour la chasse. En avril 2019, la conseillère de 37 ans crée à nouveau le scandale en critiquant la politique migratoire d'Angela Merkel. Elle affirme alors que l'accueil d'étrangers, après la crise de 2015, était «l'une des pires choses qui soient arrivées à l'Allemagne».
"Cela n'a pas été facile pour notre famille"
Confrontée à une pluie de critiques, la trentenaire évoque l'image de son clan dans plusieurs médias. «Cela n'a pas été facile pour notre famille, comme vous l'avez probablement remarqué si vous avez allumé votre télévision», lance-t-elle lors d'un discours adressé au comité républicain. Interrogée dans l'émission «Hannity» sur les reproches adressés aux Trump, elle rétorque : «Nous y sommes confrontés depuis près de deux ans maintenant. J'aimerais dire que cela devient plus facile. Ça n'est pas le cas, mais nous pouvons composer avec tout ça...» La trentenaire ne cesse, par ailleurs, d'exprimer sa gratitude à l'égard de son beau-père. «Je n'aurais jamais pensé, quand j'ai emménagé à New York il y a neuf ans, que cela m'arriverait, confie-t-elle à Port Daily City. Participer à cette campagne est la meilleure chose que j'aie jamais faite. C'est incroyable.»
Le mariage d'Eric et Lara Trump
Lara Yunaska - de son nom de jeune fille - ne semblait pas destinée à un tel avenir politique. Née le 12 octobre 1982 à Wrightsville Beach, en Caroline du Nord, la mère de famille a connu un parcours sinueux. Elle étudie d'abord la communication à l'université de Caroline du Nord, avant de sortir diplômée de pâtisserie à l'Institut français de la cuisine, à New York. Elle devient par la suite coach de sport privée. Puis rejoint le conseil d'administration d'une organisation de charité supervisée par un certain Eric Trump.
Le couple se rencontre en 2008, lors d'une soirée new-yorkaise. «Nous étions probablement les deux personnes les plus grandes de la pièce, cela aide, plaisante Lara Trump à l'antenne de Fox News, en août 2016. Je pense que nous nous sommes repérés, chacun depuis un coin de la pièce. J'ai tout de suite été intriguée.» Le duo attendra trois mois avant d'organiser son premier rendez-vous amoureux. À l'époque, Lara Yunaska n'a aucune idée de l'identité de son beau-père.
«Cinq ans et deux jours» après leurs premiers émois, Eric Trump la demande en mariage. Le couple scelle son union en 2014, dans la propriété de Donald Trump, à Mar-a-Lago, en Floride. Donald Trump Jr. y officie comme témoin et Ivanka Trump comme demoiselle d'honneur. Jared Kushner, lui, préside la cérémonie. «Tu viens non seulement d'entrer dans la famille, mais aussi d'hériter de ses 6 millions d'abonnés», plaisante Donald Trump Jr. à l'issue de la cérémonie. Une communauté Instagram avec laquelle Lara Trump partage ses balades en famille, ses meetings de campagne et même un portrait avec le président, immortalisé dans le Bureau Oval.
"Nous aimons votre famille"
Eric et Lara Trump auront ensemble deux enfants : Eric Luke, né en septembre 2017, et Carolina Dorothy, née en août 2019. La trentenaire se souvient dans les colonnes de People de l'enthousiasme de Donald Trump avant la naissance de son petit-fils : «Il était si excité que nous avions peur qu'il laisse échapper la nouvelle durant une conférence de presse», glisse-t-elle. Depuis bientôt quatre ans, Lara Trump défend sans relâche ce beau-père qu'elle qualifie de «merveilleux orateur». Déterminée à assurer la réélection du président américain en novembre, Lara Trump n'a que faire de ses adversaire politiques. «Pour chaque hater, il y a 300 personnes qui disent : "Nous aimons votre famille"», déclarait Eric Trump dans le «Dr Oz Show», en avril 2017. Un mantra approuvé par l'inarrêtable conseillère.